Face aux enjeux environnementaux et à la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, les réglementations thermiques sont au cœur des préoccupations dans le secteur de l’immobilier. Ces nouvelles règles impactent la construction et la rénovation des bâtiments, ainsi que leur performance énergétique. Dans cet article, nous allons explorer les principales caractéristiques de ces réglementations et leurs conséquences sur le marché immobilier.
La réglementation thermique 2012 (RT 2012)
La réglementation thermique 2012, également connue sous le nom de RT 2012, a été mise en place pour répondre à un objectif fixé par le Grenelle de l’Environnement : réduire de 50% la consommation d’énergie primaire des bâtiments neufs. Cette réglementation s’applique à tous les logements construits depuis le 1er janvier 2013.
La RT 2012 impose des exigences en termes d’isolation, d’étanchéité à l’air et de systèmes de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire. Elle vise également à favoriser l’utilisation des énergies renouvelables. Pour être conforme à cette réglementation, un bâtiment doit respecter trois critères :
- La consommation maximale d’énergie primaire : elle ne doit pas dépasser 50 kWhEP/m².an, en moyenne.
- Le coefficient de besoin bioclimatique (Bbio) : il mesure l’efficacité de l’isolation et de la conception du bâtiment pour limiter les besoins en chauffage, climatisation et éclairage.
- L’étanchéité à l’air du bâti : elle doit être inférieure à un seuil défini par la réglementation.
La future réglementation environnementale 2020 (RE 2020)
La réglementation environnementale 2020, ou RE 2020, remplacera prochainement la RT 2012. Elle s’inscrit dans le cadre de la loi ELAN (Évolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique) et vise à aller plus loin dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la maîtrise des consommations énergétiques. La RE 2020 prendra en compte l’ensemble du cycle de vie d’un bâtiment, depuis sa construction jusqu’à sa démolition, en passant par son exploitation.
La RE 2020 introduira également un nouvel indicateur : le bilan carbone. Les constructeurs devront ainsi non seulement respecter des exigences en termes d’énergie, mais aussi prendre en compte les émissions de CO₂ liées aux matériaux utilisés et aux travaux réalisés. Cette nouvelle réglementation devrait entrer en vigueur au cours de l’année 2021.
Les impacts sur l’immobilier
Les nouvelles réglementations thermiques ont des conséquences directes et indirectes sur le secteur de l’immobilier.
- La qualité des bâtiments : les constructions neuves respectant la RT 2012 ou la future RE 2020 sont de meilleure qualité en termes d’énergie et d’environnement. Elles sont mieux isolées, plus étanches à l’air et équipées de systèmes de chauffage performants, ce qui garantit un confort optimal aux occupants.
- La valorisation des biens : les logements conformes à ces réglementations sont généralement plus chers à l’achat, mais leur valeur est également supérieure sur le marché immobilier. En effet, les acheteurs sont de plus en plus sensibles aux questions d’économie d’énergie et de réduction des émissions carbone.
- Le coût de construction : le respect des normes imposées par les réglementations thermiques peut entraîner une augmentation des coûts de construction, notamment en raison du choix des matériaux et des équipements techniques. Toutefois, cet investissement initial est souvent compensé par les économies d’énergie réalisées sur le long terme.
L’importance de la rénovation énergétique
Si les nouvelles réglementations thermiques concernent principalement la construction neuve, elles soulignent également l’importance de la rénovation énergétique des bâtiments existants. En France, près de 50% des logements ont été construits avant 1975 et ne répondent pas aux exigences actuelles en matière d’énergie et d’environnement.
Des dispositifs incitatifs, tels que le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) ou l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), ont été mis en place pour encourager les propriétaires à entreprendre des travaux de rénovation énergétique. Ces rénovations permettent de réduire les consommations d’énergie, les émissions de gaz à effet de serre et les factures énergétiques des occupants.
En définitive, les nouvelles réglementations thermiques jouent un rôle clé dans la transition énergétique et environnementale du secteur immobilier. Elles contribuent à améliorer la performance énergétique des bâtiments neufs et existants, tout en valorisant les logements conformes sur le marché. Les professionnels du secteur doivent donc s’adapter et intégrer ces nouvelles règles dans leurs projets de construction et de rénovation.
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